HYPNOSE, MÉDITATION et ZEN
Des principes pour calmer la souffrance ?
Dr Jean-Marc BENHAIEM
Auteur de Zen et Hypnose, 12 principes pour calmer douleurs et souffrance.
La Martinière.
Les approches thérapeutiques efficaces sont classiquement des approches centrées sur le patient. Elles prennent en compte la singularité du patient afin de répondre précisément à sa souffrance. Une séance d’hypnose médicale se déroule de la manière suivante. La personne expose son problème et surtout la façon dont elle vit ce qui lui arrive. Après cet entretien qui permet d’instaurer un lien de confiance entre soignant et soigné, il reste à définir un objectif.
Prenons le cas d’un patient qui trouve injuste d’avoir une maladie alors qu’il était bien-portant, et remarque que les autres personnes qu’il croise, ont la chance de ne pas avoir cette maladie. Il souffre de cette « injustice » et de se comparer aux autres. Il voudrait retrouver l’insouciance d’avant. L’objectif serait donc qu’il puisse ne pas porter de jugement sur ce qui lui arrive et d’abandonner la comparaison qui avive sa souffrance. Ces objectifs sont classiques et bien connus pour atténuer un mal-être. Mais ils ne sont pas spécifiques de cette personne. Ils sont généraux et évoquent une ligne de conduite à suivre. Où se trouve la singularité d’une séance d’hypnose thérapeutique ? Elle se situe dans le chemin que le patient va emprunter pour sortir de son labyrinthe. L’expérience de l’hypnose consiste à laisser la personne percevoir des solutions à son problème. Par exemple, qu’elle puisse ressentir que l’absence de jugement sur ledit problème peut ouvrir sur un soulagement. Pour y parvenir, elle devra adhérer, à sa manière, à cette proposition, puis en faire l’expérience en la laissant s’installer en elle. Toutes ces étapes sont spécifiques de la personne. Son chemin est absolument inattendu, imprévisible, mais il est guidé par un grand principe général. : la singularité de la personne. Ce principe n’est pas moral et ne doit pas l’être. Il est emprunt de bon sens et même d’évidence. Il n’est pas plus aisé pour autant d’y accéder.
Le Bouddhisme, la Méditation et le Zen énumèrent un certain nombre de ces principes. Eux aussi sont inspirés et résultent de la confrontation à la souffrance.
La posture physique d’un méditant Zen est bien définie. Les bras, le dos, les jambes doivent se positionner de manière précise. Le maintien prolongé de cette position confronte le corps et la pensée à un vide d’action et de volonté. Le corps n’agit pas et la tête pense de moins en moins. Le méditant fait l’expérience de plusieurs principes essentiels et déjà répertoriés. Il est installé dans le présent, il redécouvre le vide et la solitude : « le salut par ses propres moyens ».
L’hypnose (de son côté) met l’accent sur la singularité du patient, mais peut recadrer un patient qui n’est pas « dans les clous » et qui paraît désorienté, en faisant appel à des postulats qu’il faut vérifier par l’expérience. De son côté, la méditation ritualise et renouvelle l’expérience jusqu’à ce que la personne découvre par elle-même ces principes si essentiels pour son équilibre.